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Je Bosse sur CityDesk (5° partie)

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le 13 Novembre 2001

Traduction christophe ducamp et coacoacoa - Une brève extraite de Joelonsoftware, http://www.joelonsoftware.com
Joel Spolsky (Fondateur FogCreek CityDesk)

Seul le lien original fait référence


Comme promis, j'ai écrit une série d'articles sur la création de CityDesk. L'intention initiale de ces articles est de partager notre réflexion sur certaines des décisions prises en tant que société de logiciels et les techniques que nous avons employées pour développer notre logiciel phare. Aujourd'hui, je voudrais parler des 5 axes directeurs qui ont façonné son architecture.

Une des plus grandes décisions prises en ce qui concerne CityDesk a été d'en faire une application purement Windows. Avec tout le tapage autour des Web services, sans parler de la bruyante bulle des dotcoms que nous venons de traverser, ce n'était pas une décision évidente. Pourquoi CityDesk est-il comme ces anciens programmes qu'il faut télécharger et exécuter au lieu d'être un site Web où se connecter comme Blogger ou Atomz.Voire un serveur Web que vous installez, comme les gros caïds des systèmes de Gestion de Contenu  (Interwoven, Vignette StoryServer, etc...)

Une décision encore moins évidente a été de ne pas utiliser XML. Les gens un petit peu trop proches des groupes de pensées de la Silicon Valley nous prenaient pour des fous parce que CityDesk ne s'appuie pas sur XML et ne fonctionne pas à travers un navigateur Web.

Aujourd'hui, nous remercions notre bonne étoile de ne pas avoir eu une flopée de capitaux-risqueurs stupides nous forçant à copier toutes les autres sociétés de gestion de contenu. Nous sommes heureux de ne pas demeurer dans la Silicon Valley où tout le monde se croise chez Bucks ou aux séminaires de l'Université de Stanford et se copient les mauvaises idées les uns les autres. Parce que le point qui fait l'unanimité chez tous les testeurs CityDesk c'est qu'il s'agit du logiciel de gestion de contenu le plus facile qu'ils n'aient jamais vu, point barre. Et nous sommes parvenus à cette facilité d'utilisation parce que nous avions certaines convictions en matière de logiciels.

1. Il n'est pas possible de faire une bonne IHM (Interface Homme Machine) dans un navigateur Web.

Quand nous avons commencé à élaborer CityDesk, nous entendions toujours la même chose à propos des gros caïds de la gestion de contenu, qui sont tous basés sur des navigateurs Web. Bien que ces systèmes aient une interface d'édition et un système de workflow sophistiqué tous deux basés sur le Web, nous entendions toujours dire qu'à l'usage, les auteurs créaient leurs contenus dans Microsoft Word, effectuaient la partie workflow à l'ancienne (par mél), et c'est seulement à la dernière minute qu'une secrétaire ouvrait le fichier Word pour faire du copier-coller dans le système de gestion de contenu.

Pourquoi ?

Parce que personne ne veut saisir son texte à l'intérieur d'une balise TEXTAREA sur une page HTML.

Il y a trop de choses impossibles à rendre correctement dans un navigateur Web. Avant tout, le temps d'attente. Même quand le serveur Web tourne sur votre propre machine, les allers-retours prennent toujours un certain temps, si bien que toutes les applications Web semblent léthargiques. Deuxièmement, il n'existe pas d'éditeur de texte digne de ce nom pour les navigateurs Web. Avec un programme Windows comme CityDesk, je peux vous offrir une fonctionnalité pour faire glisser une image de votre bureau à votre article. Il n'est pas possible de créer ce type d'interface en mode Web. Je peux avoir un compteur de mots dans le coin de l'écran et le mettre à jour en tâche de fond à chaque fois que vous arrêtez de taper. Vous pouvez utiliser Ctrl+S pour sauvegarder -  ce que de nombreux auteurs ont appris à faire régulièrement - sans que votre curseur ne revienne au début du document. (Bonne chance pour créer un traitement de texte à l'intérieur d'un navigateur Web où tout ne sera pas instantanément perdu, sans avertissement, quand l'utilisateur ferme son navigateur). CityDesk a des menus. Vous vous souvenez des menus ? Et ils marchent exactement comme vous vous y attendez, parce que vous n'avez pas à subir le système de menu du navigateur Web (comme des boutons "Retour" et des logos animés) qui n'ont aucune signification pour CityDesk. Nous avons notre propre icône dans la barre des tâches au lieu de ressembler à toutes les autres fenêtres où vous avez ouvert un navigateur. Je pourrais continuer comme ça pendant des jours sur tous les super-trucs que nous pouvons faire dans une application Windows et qu'il est impossible d'avoir dans un navigateur Web. En fait, il y a un chapitre entier consacré à ce sujet dans mon livre.

"Bien sûr", direz-vous, "Il n'est pas possible d'être aussi précis en mode Web que dans une application Windows, mais vous devenez universel. Les gens peuvent aller dans un cybercafé à Phuket et... "Ouais, OK c'est génial pour Hotmail". Et à l'avenir nous réaliserons une de ces interfaces Web dégradée pour les jours où vous serez à la plage en Thaïlande. D'ici là, ma priorité numéro 1 c'est de faire une application si facile à utiliser que les gens l'apprécient, en parlent à leurs amis, de telle sorte que tout le monde l'achète et que nous ayons à embaucher des employés à plein temps uniquement pour ouvrir les enveloppes et en sortir les chèques.

2. XML est un Format Sot pour Stocker de l'Information

Je ne comprends pas pourquoi XML est devenu si sexy. Il a ses avantages ; c'est sûrement une bonne idée pour l'échange de données ou pour tous ces petits fichiers dont vous avez besoin pour du paramétrage. Mais pour du travail pratique, il ne peut pas réaliser ce que peut faire une robuste base de données relationnelle multiutilisateurs. La prochaine fois que des analystes mal informés de chez Gartner, Giga ou Forrester prétendront que "demain tout sera XML", demandez-leur comment exécuter rapidement une requête telle que "SELECT Author FROM Books" en XML. Un tuyau entre nous : ce n'est pas possible. Ce sera lent. XML n'est pas la solution pour stocker une grande quantité d'informations. Maintenant, dites-moi comment faire pour insérer tout un nouveau livre au début d'une table, sans un déplacement massif d'octets. Evidemment, je ne suis même pas sûr qu'un analyste d'une de ces sociétés puisse même comprendre cette question, mais ça c'est du concret. Pendant ce temps, CityDesk utilise une base de données relationnelle. Envers et contre tout.

3. Presque Personne n'a le Contrôle de son Serveur Web

Parmi toutes les personnes au monde qui ont besoin de mettre de l'information sur le Web, seul un infime pourcentage a le moindre contrôle ou quoi que ce soit d'autre sur les logiciels qui  tournent sur leurs serveurs Web. Nous avons décidé que CityDesk devait être une application tout public, parce qu'il est fort probable que 95% des personnes qui gèrent un site Web n'ont tout simplement pas la possibilité d'installer un système de gestion de contenu sur leur serveur Web, même si elles le voulaient. Nous avons limité les exigences serveur de CityDesk à (a) tout serveur Web capable de renvoyer des fichiers html statiques et (b) la possibilité de faire du ftp ou de la copie de fichiers vers le serveur. Nous pensons que cela va ouvrir la gestion de contenu à tout un nouvel univers d'utilisateurs potentiels.

4. Si vous ne pouvez être que sur une plate-forme, c'est sur Windows.

J'aimerais avoir une version Mac ou Linux, mais c'est un mauvais investissement si vous avez des moyens limités. Chaque dollar que j'investis dans CityDesk Windows me générera 20 fois plus de ventes qu'un dollar investi dans une hypothétique version Mac. Même si vous considérez qu'il y a un pourcentage plus élevé d'auteurs et d'utilisateurs créatifs sur Mac, je continuerai à vendre beaucoup plus de copies Windows que ce que je ferais sur Mac. Ça signifie donc que le coût pour faire une version Mac ne devrait pas dépasser 10% du coût de la version Windows. Malheureusement, c'est loin d'être la réalité en ce qui concerne CityDesk. Nous profitons de librairies qui sont disponibles gratuitement sur Windows (comme le moteur de bases de données multiutilisateurs ACID et l'éditeur de texte DHTML) pour lesquels il n'existe pas d'équivalent sur Macintosh. Par conséquent, une version Mac reviendrait plus cher que l'original sur Windows. Tant que personne ne changera rien à propos de réalité économique fondamentale, il sera difficile de justifier commercialement la réalisation d'une version Mac. (Accessoirement, j'ai toujours dit et redit que pour sauver le Mac, Apple devrait résoudre cette équation).

Et ne me poussez pas à parler de Linux. Je ne connais personne qui fasse de l'argent avec des applications Linux. Et sans profit, je ne peux payer des développeurs, louer ou acheter des ordinateurs ou des connexions Internet. Malgré tous les discours romantiques, je dois réellement payer le loyer. Aussi pour l'instant, vous allez devoir vous en remettre à des étudiants et au mécénat ponctuel de quelques grosses sociétés pour votre logiciel Linux.

5. La Gestion de Contenu ne doit pas dépendre des Programmeurs.

Une des raisons pour laquelle les gros caïds de la gestion de contenu reviennent si cher, c'est l'équipe de développeurs requise pour concevoir les choses et les mettre en place. Même les systèmes de gestion de contenu gratuits ou bon marché sont conçus pour des spécialistes pour des spécialistes. Des gens m'ont dit qu'il n'y avait pas de marché pour CityDesk puisqu'avec "XML et XSL c'est un problème résolu"

"Ouh la la. Merci beaucoup. Mais même à mon niveau j'ai du mal à appréhender XML et XSLT.

Nous avons décidé que tout dans CityDesk devait être suffisamment simple pour les concepteurs Web ou HTML qui ne sont pas obligatoirement des programmeurs. Et pour l'utilisateur final, même le HTML c'est déjà trop. Pour lui, CityDesk ne doit pas être plus compliqué qu'un traitement de texte WYSIWIG.

La règle d'or en matière d'ergonomie, c'est que si vous rendez votre logiciel 10% plus facile, vous doublerez son nombre d'utilisateurs potentiels. Pour CityDesk nous avons été intransigeants sur la facilité d'utilisation. D'accord, ce n'est pas le système le plus puissant du marché. Nous avons fait des concessions là dessus. Et vous ne pouvez pas mettre à jour votre blogue depuis un cybercafé à Bali. Mais je vous garantis que n'importe qui ayant des compétences HTML et que quiconque sachant utiliser un traitement de texte peut gérer un site préparé pour lui par quelqu'un connaissant le HTML. Et que vous n'aurez jamais besoin d'un programmeur.

Résumé

L'un dans l'autre, nous avons pris un tas de décisions basées sur un point de vue qui, sincèrement, n'étaient pas très populaires pendant la bulle internet. Il fut un temps où vous ne pouviez pas trouver d'investisseurs pour une société qui n'était pas 100% Web.  Et les moutons de Panurge du capital-risque estimaient qu'ils devaient aller vers ce que tous les autres capitaux risqueurs faisaient : des interfaces purement Web. Ce à quoi je réponds, Merci ! Merci d'avoir tenu vos sociétés surcapitalisées à l'écart de notre chemin, parce que maintenant, par ici dans le monde des IHM (Interface Homme Machine), il n'y a plus vraiment de concurrence. Et puisque désormais vous ne financez plus personne, le vaisseau Fog Creek bénéficie de conditions de navigations favorables.

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